Les chats sont des créatures parfois tellement lunatiques que la question mérite d’être posée : aiment-ils vraiment être caressés ? Et si oui, à quels endroits, et à quelle fréquence ? L’interrogation est légitime : quiconque vit ou a déjà vécu avec un compagnon félin sait bien que, parfois, il semble difficile de savoir ce qui se passe vraiment dans leur tête. Il arrive qu’ils ronronnent, les yeux mi-clos sous nos caresses… et puis, tout à coup, ils se redressent et nous griffent, ou bien ils s’en vont la tête haute, dédaigneux, comme si on leur avait fait la plus terrible des offenses !
Qu’a-ton bien pu faire de mal ? Avons-nous commis une erreur, avons nous subitement gâché ce si beau moment d’intimité et de complicité que nous semblions partager ? De quoi nous turlipiner, certains n’arrivent plus à en dormir de la nuit !
Heureusement, des chercheurs en éthologie de l’Université de Lincoln se sont penchés sur cet épineux problème. Ils ont tâché de comprendre et d’expliquer scientifiquement le comportement des chats — et en particulier, leurs réactions aux caresses. Cette étude a été publiée dans le journal scientifique spécialisé Applied Animal Behavior Science, le journal officiel de la société internationale de l’éthologie appliquée.
Le résultat est malheureusement sans appel : nos chats n’aiment pas autant nos caresses qu’on pourrait le penser ! Et lorsqu’on les caresse, il existe des zones bien spécifiques qu’il faut à tout prix éviter.
Pour cette étude, les éthologues (chercheurs spécialisés dans l’étude des comportements animaux) ont examiné des chats âgés de six mois à douze ans, afin d’étudier leurs réactions. Ils sont d’abord câlinés par leur propriétaire, puis par un expérimentateur et finalement par un inconnu. Les différentes «zones érogènes» des chats sont également prises en compte. L’expérience est filmée et les comportements des chats listés en deux catégories : réactions positives et négatives. À la fin de la séance de câlins, des points sont attribués aux comportements négatifs et positifs, puis sont ensuite additionnés pour donner un résultat qui permettra de mesurer la satisfaction globale du félin.
Plus étonnant encore : contrairement aux chiens, les chats semblent plus susceptibles de réagir négativement aux caresses de leur propriétaire plutôt qu’à celles d’un simple inconnu ! Ils préfèrent donc être caressés par une personne non familière plutôt que par quelqu’un qu’ils connaissent, un résultat que les scientifiques veulent étudier davantage afin de mieux en comprendre les raisons Enfin, la plupart préfèrent les caresses près des oreilles, des joues et du menton, mais sont la plupart du temps très réticents au fait d’être caressés dans la région caudale, c’est-à-dire près de la queue.
Les zones temporales et péri-orales (au-dessus des yeux et en-dessous de la bouche) comportent des glandes qui permettent aux chats de communiquer entre eux, et sont donc particulièrement sensibles !