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Comment les chats se battent-ils ?

Quand ils vivent en liberté, les chats se battent rarement, puisqu’ils ont tout l’espace qu’il leur faut.
Mais dans les zones urbaines et suburbaines où sévit la surpopulation, les territoires des félins se touchent les uns les autres et, souvent, se chevauchent Par conséquent, les querelles sont nombreuses, qui dégénèrent souvent en de graves affrontements physiques, surtout entre matous rivaux. De temps à autre, ces duels peuvent aller jusqu’à l’assassinat ou à la mort de l’un des combattants par suite de ses blessures.

Le principal objectif de l’attaquant est de planter ses dents dans le cou de son rival ; dans ce but, il adopte à peu près la même technique que pour tuer une proie. Seulement, son adversaire étant à peu près de taille et de force égales, il est rare que le coup mortel soit infligé. En fait, le plus poltron et le plus lâche des chats fera au moins quelques tentatives pour se défendre, et il est alors pratiquement impossible de lui mordre le cou.

Ce qu’il faut toujours garder à l’esprit, c’est que le plus féroce et le plus dominateur des mâles, quand il se lance à l’attaque de son adversaire, redoute que le sous-fifre terrorisé ne réagisse par une opération de la fermière chance. Acculée, la mauviette fera n’importe quoi, comme envoyer des coups de griffes qui risqueraient de blesser le chat dominateur et de l’handicaper dans sa vie de chasseur, voire dans sa survie même. C’est pourquoi un assaillant, aussi jusqu’au-boutiste soit-il, manifeste toujours de la peur mêlée à son agressivité lorsque se produit le moment crucial du contact physique.

Un combat type déroule comment suit
l’animal dominateur repère un rival et s’approche de lui, adoptant une attitude visiblement menaçante ;il marche avec les pattes tendues, de sorte qu’il paraît brusquement plus grand que d’habitude. Cette impression est accentuée par les poils qui se hérissent sur son dos. Comme la crête est plus grande vers l’arrière de l’animal, la ligne du dos se relève vers la queue. Toute cette mise en scène donne à l’attaquant une silhouette qui est exactement l’inverse de la forme accroupie du rival plus faible, dont le derrière est abaissé vers le sol.

Montrant le dos de ses oreilles, hurlant, grognant, gargouillant, l’attaquant avance au ralenti, guettant tout geste brusque de la part de son craintif ennemi. Les bruits qu’il produit sont d’une hostilité effarante, et l’on se demande comment quelque chose d’aussi agressif peut avoir été surnommé, en anglais, « le chant d’amour » du chat mâle. Cela en dit long, j’imagine, sur la vie amoureuse de ceux qui ont trouvé cette dénomination. Inutile de préciser que cela n’a strictement rien à voir avec la manière dont le chat fait sa cour. Comme l’attaquant se trouve tout près de son rival, il fait un curieux mouvement de tête hautement caractéristique. A un mètre environ, il relève un peu la tête, puis l’incline d’un côté, sans quitter un instant des yeux son adversaire. Puis l’attaquant effectue lentement un autre pas en avant et incline la tête de l’autre côté. Cet épisode, qui peut se répéter plusieurs fois, semble être la menace d’une morsure au cou, cette manière de faire pivoter la tête signifiant en quelque : « Voilà ce qui t’attend. »

En d’autres termes, l’attaquant joue le « mouvement d’intention » d’attaque typique de son espèce.
Si deux chats de rang égal se rencontrent et se menacent mutuellement, il peut y avoir un long temps mort, chaque animal effectuant exactement la même approche lente, hostile, comme s’il répétait devant une glace. Plus ils se rapprochent, plus leurs mouvements ralentissent, deviennent plus courts, jusqu’à ce qu’ils restent figés sur place, dans une impasse totale qui peut durer plusieurs minutes. Durant tout ce temps, ils continuent de faire entendre leurs grognements et cris divers, mais aucun des deux ne semble avoir l’intention de capituler. Ils peuvent finir par se séparer l’un de l’autre avec des gestes incroyablement ralentis. Accélérer l’allure équivaudrait à admettre sa faiblesse et se traduirait par l’attaque immédiate de l’autre. Ils se retirent tous les deux avec des mouvements quasi imperceptibles afin de sauvegarder leur position hiérarchique.

Si ces menaces et contre-menaces devaient aboutir à un combat sérieux, cela commencerait par une tentative brutale de l’un des adversaires de mordre le cou de l’autre. Lorsque cela se produit, l’autre se retourne aussitôt et se défend, lui aussi, avec ses mâchoires, tout en donnant des coups avec ses pattes de devant, se cramponnant avec elles et administrant des grands coups avec ses puissantes pattes arrière. C’est le moment le plus chaud de la bagarre. Les grognements sont remplacés par des hurlements, tandis que les deux félins roulent l’un sur l’autre, se tordent dans tous les sens, mordent, griffent et donnent des coups de patte.

Cette phase ne dure pas très longtemps. La lutte est trop intense.
Les rivaux se séparent vite et reprennent l’échange de menaces, se fixant l’un l’autre, avec de nouveau des grognements de gorge. Ils retournent à l’assaut, plusieurs fois peut-être, jusqu’à ce que l’un des deux abandonne et reste allongé par terre, les oreilles complètement aplaties. Alors, le vainqueur se livre à une autre démonstration hautement caractéristique. Il se tourne à 90 degrés du vaincu et, avec beaucoup de concentration, il se met à renifler le sol, comme si en cet instant précis une odeur absolument irrésistible se dégageait. Quand il renifle, l’animal se concentre à tel point que, si ce n’était pas un élément permanent de toutes les batailles, on pourrait croire véritablement qu’il a repéré une odeur. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un geste rituel, une façon d’étaler sa soumission et de capitulation a été accepté, que la bataille est finie.

Chaque bagarre n’est pas obligatoirement aussi dure. Des querelles moins violentes se règlent à coups de patte, les rivaux se frappant à toute volée, toutes griffes dehors. En frappant de cette façon à la tête du rival, ils parviennent quelquefois à régler leurs désaccords sans entrer dans le rituel complet du combat au corps à corps décrit ci-dessus.

Credits: secretdechats.com

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